Agenda de L'Ecran Réolais



07 août 2009

Au ciné comme à la maison ???

Cela fait un paquet d'années maintenant que l'expression "home cinema" est bien rentrée dans les conversations qu'elles soient de rues ou de salons. Qu'est ce qu'on peut bien entendre par là ? "home cinema" : cinéma de maison, cinéma à la maison, maison-cinéma, cinéma-maison, ... ça sous-entendrait que l'on ne soit plus obligé d'aller voir un film au cinéma ? que le cinéma viendrait à la maison ?...

Du côté pratique, "home cinema" signifie incontestablement : voir un film de cinéma chez soi dans de bonnes conditions, car il convient de le rappeler, un film de cinéma est fait (par opposition aux films de télé, ou téléfilms) pour être vu... au cinéma. C'est dans ce but que son réalisateur l'a conçu.
Dans l'absolu, avec un bon équipement "home cinema" (bien réglé ! ce qui n'est pas toujours le cas), on peut dire que l'on voit un film de cinéma dans des conditions favorables à une bonne appréciation de l'œuvre, encore que la qualité d'un film sur DVD reste discutable dès qu'on passe sur un écran de 2 m de diagonale. Ne parlons pas là du Blu-Ray dont l'équipement coûte encore les yeux de la tête.

Pourtant, cette belle expression subit aujourd'hui certaines élongations doûteuses autant d'un point de vue qualitatif que légal...

Le "cinéma à la maison" ! L'idéal du cinéphile, de quoi en faire baver plus d'un. Plus encore aujourd'hui dans notre ère du "tout, tout gratuit, tout de suite". Pas la peine de tarder plus, c'est là qu'on parle du piratage... et oui, comment ne pas rêver du petit DivX joli du prochain Tarantino qu'on a gentiment récupéré tout seul comme un grand sur un réseau p2p trois semaines avant sa sortie en salles (en version québécoise on peut pas tout avoir non plus) et qu'on va balancer sur son beau home cinema tout neuf ?

"Au cinéma comme à la maison" ou les limites du respect. Voilà l'autre facette : se comporter au cinéma comme à la maison. On a tous dans nos sacs des souvenirs désagréables de séances gâchées par de bruyants mangeurs de Dragibus ou divers extravertis qui se croient les seuls dans la salle. Chaque exemple a son profil spécifique : les 5 collégiens qui changent de places toutes les 10 minutes, l'habitué des matchs de foot qui s'esclaffe à chaque action des personnages, la minette prépubaire qui passe toute la durée de la séance à balancer des SMS à ses copines, les deux zouaves de 13 ans qui vont voir une comédie romantique et qui vont glousser à chaque apparition d'un popotin dénudé, le couple de sexagénaires qui commente le film, la petite famille avec les gamins qui posent des questions en permanence ce qui n'a pas l'air de déranger les parents...

Du coup, de temps en temps apparaissent des petits panneaux "portables interdits pendant la séance", parfois un message audio ou un intervenant rapelle quelques règles minimum de respect avant le lancement de la projection, ... Parce-que voilà le maître-mot : respect. C'est autant du respect pour l'auteur du film que de ne pas pirater son film, que du respect pour les autres spectateurs que de ne pas perturber une séance de cinéma.
Bien heureusement, bon nombre de spectateurs, même parmi les plus jeunes, a bien compris tout cela, et le "bruit" au ciné est souvent l'œuvre d'une minorité de chahuteurs obstinés. Ce qui est fâcheux, c'est qu'une séance qui se déroule dans de mauvaises conditions à cause de spectateurs bruyants peut très vite altérer l'image d'un établissement... alors que malgré toutes les précautions qu'un exploitant peut prendre, ce type de "dérapage" reste, malheureusement, toujours possible, partout.

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