Agenda de L'Ecran Réolais



18 avril 2010

"Repose ces lunettes 3D !!!"

Sud Ouest Dimanche du 4 avril 2010 : "Il pleut des films 3D. En ce week-end de Pâques, les grandes salles des multiplexes sont pleines comme des oeufs...". Tout est dit. Basta.

Si la presse locale s'en mêle maintenant, comment le spectateur va s'y retrouver ?... NON !!! La 3D, ce n'est pas réservé qu'aux multiplexes ! Et pourtant, à la lecture de l'article en pages 2 et 3 de l'édition du journal, on pourrait y croire : seuls les grands circuits bordelais sont cités et ont droit à la parole.

Pourtant, la révolution concerne toutes les salles (et on ne vous cachera pas que nous y travaillons ardemment). Et corrigeons une erreur régulièrement commise : avant de parler de relief, on parlera d'abord de numérique, et de ce fameux équipement de projection si coûteux que nous devrons bientôt arborer dans nos petites cabines à côté de la bonne vieille bécane 35 mm.

Les deux larrons de l'article sont CGR, cité en exemple, et UGC, très récemment équipé. L'un reçoit un éloge quant au "nez" dont il a fait preuve lors du lancement de la numérisation de ses salles en 2008, l'autre, qui claironnait encore il y a moins de 6 mois ne pas souhaiter numériser son parc de salles et continuait sa résistance, mais qui a viré sa cuti après la claque d'Avatar et la perte nette qu'il a été obligé d'absorber face aux copains qui se remplissaient les poches...
Il est clair que ces deux enseignes dominent le marché cinématographique en bordelais. Signalons que les deux autres multiplexes du grand village, le Gaumont Talence Universités et le Mégarama Bastide, sont eux-aussi en capacité de projeter des films en numérique, et de surcroît en relief.

Plus loin dans l'article, on apprend que "chez les exploitants, on n'est guère prolixe sur le coût exact de la révolution ; le partage des frais se négocie entre eux et les ayants droit". Il n y a aucune raison de le cacher : l'achat et l'installation d'un projecteur numérique avec option relief varie entre 80 et 100 000 € (selon la quantité de travaux à effectuer en cabine - pour nous la facture s'élèverait à 88 000 € sans les travaux).
Par contre les deux circuits "du monopole" ne s'attardent pas sur leur manière de financer cet achat. C'est ici qu'intervient pour eux le "tiers-investisseur" (dont on a déjà parlé dans un article précédent) : Arts Alliance pour CGR, Ymagis pour UGC. Un intermédiaire qui avance l'oseille en négociant des petits pécules auprès des grands distributeurs (américains) qui mettent des DCP (copies numériques) sur le terrain de jeu. Pour les intimes, c'est ce qu'on appelle les VPF (Virtual Print Fee - Frais de copie virtuelle), collectés pour chaque copie numérique mise en circulation. Une très bonne idée en soi, mais qui serait encore meilleure si elle avait été légiférée dès le départ ! Pour l'instant, seuls les tiers-investisseurs négocient les VPF, chacun un peu à sa façon, et, bien sûr, uniquement pour les grands circuits... Le CNC y avait pourtant réfléchi, mais la haute autorité de la concurrence en a délibéré autrement. En d'autres termes, toujours pas de VPF pour les petiots.

Pas de bras, pas de chocolat. On était prévenus... Mais c'est pas une raison, ne nous laissons pas abattre, on trouvera bien une solution.

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